Et pour finir ?
Sur la route, on nous demande souvent : "avez-vous trouvé un endroit où vous vous verriez vivre?" Il y a quelques semaines encore, la réponse aurait été non. Puis arriva le Laos. En serait-on capable? Quand le coeur dit oui, la raison fait pleuvoir les questions :
Peut-on vivre...
Peut-on vivre...
... sans service de santé ? Dans un pays où l'ambulance s'appelle Air Bangkok ?
... avec l'autre facette du Laos, celle que nous autres, touristes, n'entre-apercevons que tard le soir quand le coin des rues est gardé par des hommes armés ? Dans un pays où votre femme de ménage fait des rapports hebdomadaires sur vos activités à la police ?
... sans les trucs et les machins qui peuplent notre quotidien en Europe et dont on se dispense volontier le temps d'un voyage ?
Peut-on travailler...
Peut-on travailler...
... au rythme du Laos ? Avec des collegues qui prennent d'infinis détours pour éviter la confrontation et qui usent et abusent du sourire quand il y a désaccord (l'arme ultime lao selon Boris).
... dans un environnement où la corruption, fait culturel, doit être combattue en permanence ?
Mais même après avoir pesé le contre, le Laos invite encore à une vie simple et tranquille. Les laos sont profondément gentils, curieux et accueuillants. La nature est belle et les paysages sont superbes. On revoit les vies organisées autour du fleuve. Les uns pêchent ou cultivent leur jardin au bord de l'eau, les autres lessivent et se baignent. On ne se lasserait pas d'arpenter les voies navigables du pays à bord d'une nouvelle pirogue. On imagine les petits déjeuners Fheu (délicieuse soupe de nouilles de riz) dans la gargotte locale, les parties de pétanque enflammées entre collègues à la sortie du bureau et les invitations à boire un coup chez le voisin. Il y a même un baby foot à Vientianne pour les nostalgiques du café Kick ! Dans un bar à filles, certes.
Mais même après avoir pesé le contre, le Laos invite encore à une vie simple et tranquille. Les laos sont profondément gentils, curieux et accueuillants. La nature est belle et les paysages sont superbes. On revoit les vies organisées autour du fleuve. Les uns pêchent ou cultivent leur jardin au bord de l'eau, les autres lessivent et se baignent. On ne se lasserait pas d'arpenter les voies navigables du pays à bord d'une nouvelle pirogue. On imagine les petits déjeuners Fheu (délicieuse soupe de nouilles de riz) dans la gargotte locale, les parties de pétanque enflammées entre collègues à la sortie du bureau et les invitations à boire un coup chez le voisin. Il y a même un baby foot à Vientianne pour les nostalgiques du café Kick ! Dans un bar à filles, certes.
On vous rassure, on rentre toujours à Londres ! Mais cet exercise de reflexion nous aura montré à quel point on est tombés sous le charme.
Reste à prédire à quoi ressemblera le Laos de demain. A l'ouest, la Thailande inonde les ondes hertziennes de navets. Dans chaque bouiboui, les "ça te barbera" asiatiques captivent inmanquablement l'attention du public lao. Au nord, le grand frère chinois transforme ses rêves expensionnistes en réalités. Dans le style qu'on lui connaît, il achète des districts entiers pour quatre vingt dix neuf ans, rase les forêts et plante des hévéas. Il construit des stades et des villages "gratuitement" en échange de l'immigration de milliers de familles chinoises et subventionne les entreprises d'initiative chinoise qui se montent du bon côté de la frontière. Ajoutez au cocktail la bande d'abrutis occidentaux alcoolisés se laissant dériver en biquini sur leur chambre à air à Veng Vien et les riches étrangers construisant des palaces sur les rives du Mékong dans la capitale du chic, Luang Prabang. Secouez pendant quelques années. Versez...