Post' sur un spot
A pied, à cheval et en voiture,
A dos de chameau, à vélo et en métro,
En wagon, en avion et camion,
En microlette, mobylette et camionnette,
En tuktuk, tracteur et train à vapeur,
A dos d'éléphant, en Shinkansen et volkswagen,
En pirogue, en speed boat... (les rimes s'épuisent)
... A ski, en surf et en bouteille.
Ceux qui nous connaissentbien l'ont tout de suite remarqué. Il en manque. Mettez Romain et Pierre dans une pièce et demandez leur. La réponse du premier : le voilier, what else ? Et du second : le kitesurf, of course ! C'est au Pérou que avons partiellement remis les pendules à l'heure.
Il y a des endroits où le concept d'un séjour à but kitistique ne fait ciller personne. C'est le cas des Caraïbes par exemple. Mais dire qu'on est parti faire du kitesurf au Pérou est proche du sacrilège. Pensez donc, on parle tout de même du pays des mille paysages, de la biodiversité et de la culture Inca. Notre a priori est tombé quand nous sommes tombés sur Paracas. A quelques heures de Lima, ce site naturel d'une rare beauté est sujet à des effets thermiques étonnants. A l'instar de toute la région d'Ica, la péninsule de Paracas, classée réserve naturelle, offre à perte de vue de hautes dunes de sable jaune dignes du Sahara. Elles tombent dans le bleu du Pacifique dont la température rappelle étrangement celle de la Bretagne.
Trois cent cinquante jours par an, le vent se lève aux alentours de midi. Côté village, une étendue d'eau parfaitement plate et enfermée dans une baie se ride sous les 18 noeuds quotidiens. Au sud de la réserve, une plage accueille les plus aguerris avec dix noeuds supplémentaires, une houle bien formée et un cadre sauvage à couper le souffle. Pour les connaisseurs, le vent est "side" voir "side off" ce qui offre des conditions parfaites pour prendre les vagues et envoyer des sauts.
Avec une dizaine de jours devant nous et un "spot" idéal pour débuter, Nolwenn s'est laissée tenter. Voyez plutôt le résultat.
Mes talents kitistiques ont souvent été victimes du sens de l'humour impitoyable de Nolwenn, avec sa fameuse rengaine : "il manquait deux noeuds pour que tu envoies dans la fenêtre ?" Mais là, je tiens ma vengeance. Après un an de voyage, Nolwenn s'offre son cadeau de noël (merci Lise et Claude !) et revient "rideuse".
Et quand on ne kite pas ? On discute du vent avec les moniteurs. On parle tricks avec nos copains kite-surfeurs de Lima. On dit que le Pisco péruvien est quand même bien meilleur que le Pisco chilien. On papote avec les gendarmes qui nous arrêtent toujours mais ne nous demandent plus d'argent - c'est plutôt notre perception du climat et de la qualité de l'accueil péruvien qui les préoccupent. On prend en photo les lions de mer et les flamands roses de la réserve. On va attendre les pêcheurs sur la jetée. On achète des crabes qu'on fait bouillir dans le combi ou des poissons qu'on fait griller sur la plage.
Rentrer, vraiment ?