Saya
Après le départ de Maud, on décide d'aller soigner notre chagrin du côté de Sayabouly.
Ne cherchez pas sur le Routard, il n'y a pas. Sayabouly, capitale du district du même nom, est à l'écart du circuit touristique, en témoigne le fait que nous sommes les deux seuls étrangers à bord du bus qui nous y conduit. On a dans l'idée de rendre visite à Boris, un breton de notre connaissance - nos parents élèvent les cochons ensemble - travaillant dans une ONG depuis neuf ans. Malheureusement, Boris et sa petite famille sont retenus pour affaires à Vientiane mais ils nous prêtent gentiment leur maison, leur mobylettes et leurs collègues pour le dernier chapitre de notre aventure Lao.
Dès la sortie du bus, tous dévisagent les deux nouveaux en se demandant bien par quel hasard ils ont pu échouer à Sayabouly. On cherche nos repères habituels en attendant de contacter Boris : restaurant et guesthouse. Au restaurant, le propriétaire nous conduit à la cuisine, ouvre congélateur et réfrigérateur, montre la caisse à légumes et demande de pointer du doigt les ingrédients. Alors on pointe et il cuisine. Et c'est délicieux. Pour ce qui est de la guesthouse, n'en voyant aucune, on passe à l'office de tourisme, aperçu au hasard des rues. Dans le bureau c'est le branle-bas de combat. La secrétaire appelle son collègue qui accourt et nous dresse une liste exhaustive des guesthouses, les classe par éloignement, recommande les activités touristiques du district et nous fourre une carte de la ville dans la main. Combien de falangs voit passer Sayabouly chaque année ? Boris estimera le nombre à moins de vingt par an, il ajoutera d'ailleurs « il y a un office de tourisme à Sayabouly ? ». Notre visite dans les bureaux fait donc figure d'exception et on est reçus comme rois.
Le lendemain, on se réveille chez Boris, tout heureux de ne pas être à l'hôtel, pour une fois. On « discute » un moment avec la gardienne - comprendre, elle parle lao à toute allure et on sourit en hochant la tête. Puis en guise de petit déjeuner, on sort prendre un fheu (soupe au nouilles de riz) dans la gargotte d'à côté. On part ensuite en moto à la découverte des alentours de Sayabouly, superbes. Les pistes sont bordées de rizières et de villages aux maisons en bois. C'est un français , vétérinaire d'éléphants de profession, qui nous a indiqué les chemins à suivre le matin même.
Partout des regards étonnés se posent sur nous suivis de grands saluts. Mais tout à coup on tombe sur un os et c'est la crevaison. Quelqu'un arrive aussitôt en courant et nous invite à passer chez lui, le temps de poser une rustine. Le fiston se met de suite au travail pendant que le père sert le Lao Lao Comment refuser ? Alors on trinque avec la joyeuse assemblée, et on se raconte nos vies. Un des Laos revient des Etats Unis et traduit les dires des uns et des autres. Puis viennent les chants, en Lao tout d'abord jusqu'à ce qu'ils nous demandent de pousser la chansonnette en français. Concertation dans les rangs, « au 31 du mois d'août » remporte notre suffrage et les applaudissement du public. On les remercie enfin et on repart.
Le soir, on retrouve les collègues de Boris, et dinons avec Sardi, une volontaire australienne. Elle nous fait part des nombreux projets de l'ONG : aide ciblée à un groupement de villages enclavés dans les montagnes et missions d'urgence à travers le pays.
Les jours se suivent et se ressemblent : on a maintenant nos habitudes à Saya ! On se réveille avec les histoires de la gardienne qu'on ne comprend toujours pas. Dans la gargotte, on ne commande plus. Le café avec lait concentré pour Nolwenn et sans pour Robert sont posés sur la table dès notre entrée. Et tous les jours, on crève aussi. Les réparations se suivent et à chaque fois le Lao Lao coule à flot. Le soir, on perd à la Petang contre les collègues de Boris. Heureusement, les Laos ne connaissent pas Fannie !
On a tout de même fini par débusquer Boris, Mo et le petit Pisanou à Vientiane après quinze heures de bus à-se-tirer-une-balle-dans-la-tête. Notre séjour au Laos s'est conclu en fanfare avec une dernière soirée en leur compagnie. Et cerise sur le gâteau pour Robert, Boris connaît le bar avec le seul babyfoot du pays. De quoi se venger de l'humiliation de la pétanque !
Ne cherchez pas sur le Routard, il n'y a pas. Sayabouly, capitale du district du même nom, est à l'écart du circuit touristique, en témoigne le fait que nous sommes les deux seuls étrangers à bord du bus qui nous y conduit. On a dans l'idée de rendre visite à Boris, un breton de notre connaissance - nos parents élèvent les cochons ensemble - travaillant dans une ONG depuis neuf ans. Malheureusement, Boris et sa petite famille sont retenus pour affaires à Vientiane mais ils nous prêtent gentiment leur maison, leur mobylettes et leurs collègues pour le dernier chapitre de notre aventure Lao.
Dès la sortie du bus, tous dévisagent les deux nouveaux en se demandant bien par quel hasard ils ont pu échouer à Sayabouly. On cherche nos repères habituels en attendant de contacter Boris : restaurant et guesthouse. Au restaurant, le propriétaire nous conduit à la cuisine, ouvre congélateur et réfrigérateur, montre la caisse à légumes et demande de pointer du doigt les ingrédients. Alors on pointe et il cuisine. Et c'est délicieux. Pour ce qui est de la guesthouse, n'en voyant aucune, on passe à l'office de tourisme, aperçu au hasard des rues. Dans le bureau c'est le branle-bas de combat. La secrétaire appelle son collègue qui accourt et nous dresse une liste exhaustive des guesthouses, les classe par éloignement, recommande les activités touristiques du district et nous fourre une carte de la ville dans la main. Combien de falangs voit passer Sayabouly chaque année ? Boris estimera le nombre à moins de vingt par an, il ajoutera d'ailleurs « il y a un office de tourisme à Sayabouly ? ». Notre visite dans les bureaux fait donc figure d'exception et on est reçus comme rois.
Le lendemain, on se réveille chez Boris, tout heureux de ne pas être à l'hôtel, pour une fois. On « discute » un moment avec la gardienne - comprendre, elle parle lao à toute allure et on sourit en hochant la tête. Puis en guise de petit déjeuner, on sort prendre un fheu (soupe au nouilles de riz) dans la gargotte d'à côté. On part ensuite en moto à la découverte des alentours de Sayabouly, superbes. Les pistes sont bordées de rizières et de villages aux maisons en bois. C'est un français , vétérinaire d'éléphants de profession, qui nous a indiqué les chemins à suivre le matin même.
Partout des regards étonnés se posent sur nous suivis de grands saluts. Mais tout à coup on tombe sur un os et c'est la crevaison. Quelqu'un arrive aussitôt en courant et nous invite à passer chez lui, le temps de poser une rustine. Le fiston se met de suite au travail pendant que le père sert le Lao Lao Comment refuser ? Alors on trinque avec la joyeuse assemblée, et on se raconte nos vies. Un des Laos revient des Etats Unis et traduit les dires des uns et des autres. Puis viennent les chants, en Lao tout d'abord jusqu'à ce qu'ils nous demandent de pousser la chansonnette en français. Concertation dans les rangs, « au 31 du mois d'août » remporte notre suffrage et les applaudissement du public. On les remercie enfin et on repart.
Le soir, on retrouve les collègues de Boris, et dinons avec Sardi, une volontaire australienne. Elle nous fait part des nombreux projets de l'ONG : aide ciblée à un groupement de villages enclavés dans les montagnes et missions d'urgence à travers le pays.
Les jours se suivent et se ressemblent : on a maintenant nos habitudes à Saya ! On se réveille avec les histoires de la gardienne qu'on ne comprend toujours pas. Dans la gargotte, on ne commande plus. Le café avec lait concentré pour Nolwenn et sans pour Robert sont posés sur la table dès notre entrée. Et tous les jours, on crève aussi. Les réparations se suivent et à chaque fois le Lao Lao coule à flot. Le soir, on perd à la Petang contre les collègues de Boris. Heureusement, les Laos ne connaissent pas Fannie !
On a tout de même fini par débusquer Boris, Mo et le petit Pisanou à Vientiane après quinze heures de bus à-se-tirer-une-balle-dans-la-tête. Notre séjour au Laos s'est conclu en fanfare avec une dernière soirée en leur compagnie. Et cerise sur le gâteau pour Robert, Boris connaît le bar avec le seul babyfoot du pays. De quoi se venger de l'humiliation de la pétanque !