Surprise à la Paz
La confusion est totale sur l'Alto, l'altiplano surplombant la Paz. Des voitures par dizaines se doublent et se croisent dans un tintamarre de klaxons. Partout, des têtes sortent des fenêtres des camionnettes-taxis et scandent en hurlant des destinations quasi inintelligibles: "SANPEDROSANPEDROSANPEDRO". Les pancartes sont inexistantes et les codes de circulation nous laissent perplexes : vert, on passe sans hésiter, rouge clignotant, avec précaution et rouge vif, on passe quand même.
Mais où est la Paz ? Là-bas, tout au fond. La Paz est un trou. Bordé de hautes falaises et tout de même à 3600 mètres d'altitude. Les yeux dans le vide on décide de ne pas descendre dans ses ténèbres en Combi. Grâce aux indications de notre autostoppeur infirmier, on fait donc route vers l'Aéroport de l'Alto afin de surprendre Johanna, Mathieu et deux de leurs amis, prévus sur le vol Cusco-La Paz du lendemain. On a connu bivouac plus romantique que le parking de l'aéroport de la Paz, mais les policiers sont sympathiques et bavards et se trouvent aussi être guides touristiques. "Vous connaissez le Machu Pichu, hé bien on a le même en Bolivie ! Seulement personne le sait..."
Le lendemain donc, on retrouve une Johanna et un Mathieu surpris et épuisés après deux semaines intensives d'échappée péruvienne. Mathieu, trés fatigué donc, commence d´ailleurs en beauté son séjour en Bolivie et glisse sa carte de crédit dans le mauvais trou du distributeur automatique (!) Une opposition sur carte et une descente vertigineuse plus tard, nous voilà au fond du trou, prêts à visiter la capitale bolivienne. Eclectique, animée, bruyante, colorée, polluée. Quelques jolies maisons coloniales parfois décrépies, une église étrangement baroque et beaucoup d'immeubles sans charme. Des marchés plein de vie qui proposent de tout, du shampoing au fameux bonnet péruvien en Alpaga.
Le désorde de la Paz inspire des commentaires différents. Johanna et Mathieu lui préfèrent son mirador et la vue spectaculaire qu'il offre. La Paz est immense et sa toile grignote les falaises environnantes. De loin, elle n'est pas sans rappeler les favelas de Rio.
On est pour notre part agréablement surpris par l'animation et le joyeux désordre des rues qui contraste tant avec la tranquillité et la rigueur du quadrillage des villes chiliennes.
La journée se termine autour d'un verre de vin et du résumé des dix derniers mois de nos vies. Puis nos routes se séparent, tous les quatre partent vers Uyuni et on regagne Titicaca.
Rendez-vous en Bretagne !